Procès de cour d'assises

Un prêtre pédophile condamné en 1894

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L’affaire débute le 8 mars 1894, par une lettre qui arrive sur le bureau du procureur de la République. Un élève de l’Institution Notre-Dame, récemment fondée à la Pinellerie à Saintes, y dénonce la lubricité du directeur, l’abbé Jean, dont lui-même a été victime, ainsi que plusieurs de ses camarades âgés de 12 à 15 ans.

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La presse anticléricale prend un malin plaisir à rappeler « les soupçons graves qui pesaient depuis longtemps sur le prêtre », insinuant qu’ils seraient à l’origine du retrait de plusieurs enfants de l’Institution par leur famille. Un journal charentais reçoit des témoignages accablants et évoque « une personnalité dont les raffinements dans la débauche étaient extraordinaires ».

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Deux mois plus tard, le procès s’ouvre. Le religieux, droit dans ses bottes, prétend avoir choisi de « sacrifier sa défense pendant l’instruction pour mieux faire éclater son innocence à la grande lumière des débats ».

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Plusieurs témoins rapportent que le prêtre insistait pour embrasser les enfants sur la bouche. L’un d’eux raconte : « Il mettait un quartier d’orange entre ses lèvres et me le faisait manger dans cette position. » D’autres enfants disent qu’il les attendait nu dans sa chambre et leur demandait de se déshabiller aussi. L’acte d’accusation évoque des faits toujours plus graves, « dignes du marquis de Sade », sur lesquels la presse jette un voile pudique.

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Les témoignages sont accablants au point que l’avocat de l’abbé renonce à faire intervenir des personnes citées pour la défense. « C’est une vraie débâcle ! Le doute n’est plus permis », écrit un journaliste.

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